Nombreux sont les généralistes qui tentent de faire passer la consultation à 23€ au forcing auprès de la Caisse primaire d’assurance maladie où ils sont affiliés. Souvenez-vous, un peu plus tôt dans l’année, les 2 principaux syndicats que sont MG France et la CSMF avaient appelé les praticiens à appliquer le nouveau tarif. Tarif qui avait fait l’objet d’un accord signé avec le gouvernement en 2007.
Laissé de coté par l’assurance maladie depuis en raison de conditions ambiguës, l’accord doit logiquement entrer en vigueur au 1er janvier 2011, soit près de 3 ans après sa signature. Une situation inacceptable pour les principaux concernés confie l’un d’eux « Nos patients doivent comprendre qu’il ne s’agit pas de les spolier, mais tout simplement de faire valoir un engagement qui devait s’appliquer en 2008 ».
On entend ici et là de vives réactions concernant cette revalorisation salariale. Il importe de préciser que si elle profitera évidemment aux médecins généralistes à compter du 1er janvier 2011, ceux qui ont déjà commencé à l’appliquer pour faire réagir les autorités et accélérer le mouvement sont régulièrement sanctionnés par l’assurance maladie à hauteur de 500€ voire 1000€ par mois.
Le simple fait de s’exposer sciemment à cette sanction démontre que le débat ne porte pas sur la rémunération du médecin d’aujourd’hui. Il est question d’attirer davantage de jeunes vers la médecine générale, et de préférence libérale (seulement 10 % des étudiants en médecine choisissent d’exercer de manière libérale), profession délaissée au profit d’autres disciplines plus rémunératrices ou moins contraignantes en termes d’horaires. Ce manque d’engouement se matérialise principales en zone rurale, où le nombre de médecins par habitant ne cesse de diminuer. Si rien n’est fait au rythme où se dégrade la situation, le nombre de généralistes pourrait passer de 56 000 aujourd’hui à 25 000 en 2025.
La situation est critique, pour la profession mais aussi pour les patients. Les régions les plus touchées par la désertification ne pourront pas éternellement recruter leurs médecins à l’étranger et c’est par une amélioration globale des conditions de travail du généraliste que les choses pourront évoluer dans le bon sens à long terme. La revalorisation salariale constitue une première étape.