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L'actualité du secteur de la santé

novembre 18th, 2010

La consultation à 23€ pour sauver la médecine généralisteNombreux sont les généralistes qui tentent de faire passer la consultation à 23€ au forcing auprès de la Caisse primaire d’assurance maladie où ils sont affiliés. Souvenez-vous, un peu plus tôt dans l’année, les 2 principaux syndicats que sont MG France et la CSMF avaient appelé les praticiens à appliquer le nouveau tarif. Tarif qui avait fait  l’objet d’un accord signé avec le gouvernement en 2007.

Laissé de coté par l’assurance maladie depuis en raison de conditions ambiguës, l’accord doit logiquement entrer en vigueur au 1er janvier 2011, soit près de 3 ans après sa signature. Une situation inacceptable pour les principaux concernés confie l’un d’eux « Nos patients doivent comprendre qu’il ne s’agit pas de les spolier, mais tout simplement de faire valoir un engagement qui devait s’appliquer en 2008 ».

On entend ici et là de vives réactions concernant cette revalorisation salariale. Il importe de préciser que si elle profitera évidemment aux médecins généralistes à compter du 1er janvier 2011, ceux qui ont déjà commencé à l’appliquer pour faire réagir les autorités et accélérer le mouvement sont régulièrement sanctionnés par l’assurance maladie à hauteur de 500€ voire 1000€ par mois.

Le simple fait de s’exposer sciemment à cette sanction démontre que le débat ne porte pas sur la rémunération du médecin d’aujourd’hui. Il est question d’attirer davantage de jeunes vers la médecine générale, et de préférence libérale (seulement 10 % des étudiants en médecine choisissent d’exercer de manière libérale), profession délaissée au profit d’autres disciplines plus rémunératrices ou moins contraignantes en termes d’horaires. Ce manque d’engouement se matérialise principales en zone rurale, où le nombre de médecins par habitant ne cesse de diminuer. Si rien n’est fait au rythme où se dégrade la situation, le nombre de généralistes pourrait passer de 56 000 aujourd’hui à 25 000 en 2025.

La situation est critique, pour la profession mais aussi pour les patients. Les régions les plus touchées par la désertification ne pourront pas éternellement recruter leurs médecins à l’étranger et c’est par une amélioration globale des conditions de travail du généraliste que les choses pourront évoluer dans le bon sens à long terme. La revalorisation salariale constitue une première étape.

octobre 12th, 2010

le médecin généraliste à l'écouteJeudi dernier était organisé la première rencontre des médecins généralistes face au cancer. Initié par la ligue contre le cancer, ce mouvement a pour but de sensibiliser les médecins au rôle qu’ils ont à jouer face à la maladie.

Un récent sondage a montré que 65% des généralistes constataient une croissance de la maladie chez leurs patients, notamment dû au vieillissement de la population. Ils viennent principalement pour évoquer les effets secondaires liés à la maladie. Souvent désemparés par le discours très technique auquel ils peuvent être confrontés en milieu hospitalier, ils viennent chercher chez leur médecin traitant des informations sur la maladie, mais aussi et surtout de la réassurance. Le plan cancer 2009-2013 les désigne d’ailleurs en ce sens par l’expression « référent de proximité« .

Prévention et dépistage de la maladie sont les 2 autres rôles forts du médecin généraliste. Pour preuve de leur efficacité en la matière, le taux de décès par cancer est supérieur à la moyenne dans les zones les moins moins pourvues en généralistes.

Seule ombre au tableau, le soutien apporté par le médecin au patient est une mission chronophage. Au traitement des effets secondaires s’ajoutent les nombreuses questions qui entourent la maladie et auxquelles le généraliste va tenter de répondre.

septembre 20th, 2010

L'ordre national des infirmiers en déficit pour sa première annéePremière année difficile pour l’Ordre qui vient d’annoncer un déficit de plus de 380 000 € pour sa première année d’exercice. Imputable aux nombreux mouvements anti-ordre (pour plus d’informations, consultez l’article Ordre national des infirmiers : Mobilisation) selon la présidente de l’ordre, Dominique Le Boeuf, ce résultat est dû au nombre très faible de professionnels ayant souscrit : « Quand ont dit aux infirmières de ne pas cotiser, quand le directeur d’hôpital est d’accord avec ça et la ministre aussi, pourquoi voulez-vous qu’elles cotisent ? ».

En effet sur 500 000 infirmières et infirmiers répertoriés sur le territoire, seuls 70 000 environ ont adhéré et cotisé à l’Ordre à hauteur de 75 € (4000 dossiers sont actuellement en attente de validation).Ce sont donc 4.6 millions d’euros qui ont été récoltés en lieu et place des 38 millions espérés.

La ministre de la santé Mme Bachelot avait demandé en juin dernier l’abaissement du montant de la cotisation à une somme symbolique de l’ordre de 10 à 20 €. Faute de quoi elle n’autoriserait pas la publication du code de déontologie de la profession d’infirmier et soutiendrait le projet du député Yves Bur ayant pour but d’annuler l’obligation de souscription. Le code de déontologie, toujours à l’étude par le ministère, a pour sa part été publié sur le site internet de l’Ordre.

Après une réforme des retraites de la profession d’infirmier difficile à digérer, l’Ordre est devenu la cible de nombreuses attaques. Les résultats de ce premier exercice ne devraient malheureusement pas l’aider à assoir sa légitimité.

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter l’article d’espaceinfirmier.com sur le sujet

septembre 13th, 2010

Les médecins sont de moins en moins nombreux à s'installer en cabinetL’âge moyen auquel le médecin généraliste s’installe en cabinet ne cesse de reculer. Ce phénomène, déjà évoqué en début d’année suite au mouvement de grève du 11 mars, est intimement lié aux conditions de travail et de rémunération des principaux concernés.

En effet pour bon nombre de praticiens, il est aujourd’hui plus intéressant et nettement moins contraignant d’exercer en tant que salarié pour une collectivité ou un établissement de santé. Les heures y sont plus raisonnables et les tâches administratives moins lourdes.

La véritable nouveauté provient elle du  remplacement, qui s’avère être une alternative assez prisée des médecins, jeunes et moins jeunes, pour les mêmes raisons que celles avancées plus haut. Comme l’indique le Dr. Philippe Delorme, délégué du syndicat MG France de Loire-Atlantique, « Ils ne veulent plus exercer comme leurs aînés. Ils refusent les semaines de soixante heures, l’aliénation à un cabinet. Cela explique pourquoi autant préfèrent rester remplaçants ».

Le partage des revenus entre le remplaçant et le remplacé, devenu progressivement très favorable au premier cité, n’est pas non plus étranger à cet engouement. Si le rapport était égal quelques années auparavant, il oscille aujourd’hui entre 70 et 80% des recettes.

A défaut d’alléger les tâches administratives et par conséquent les heures du généraliste, le Conseil de l’Ordre envisage de limiter dans le temps les remplacements pour empêcher les médecins de ne pratiquer que de cette manière et les inciter à s’installer en cabinet.

Pour d’avantage d’informations, je me permets de vous renvoyer vers l’article de Ouest-France intitulé « Ces jeunes médecins qui ne veulent pas s’installer ».

août 25th, 2010

Le travail de nuit compensé pour les anésthésistesOn sait le travail de nuit pénible, nombreuses sont les études ayant démontré ses méfaits sur le santé. Mais si le risque pour le praticien est grandissant à mesure que le nombre de gardes augmente, il l’est également pour le patient.

Les anesthésistes sont donc les premiers à tirer la sonnette d’alarme pour réclamer une considération plus importante du travail de nuit dans le calcul des retraites. Après la récente revalorisation dont a bénéficié le diplôme d’infirmier anesthésiste, ils souhaitent que 1000 nuits de garde justifient l’obtention d’un taux plein sans nécessairement avoir travaillé les 160 trimestres habituels. Ils demandent également à ce que les praticiens les plus âgés soient dispensés des tâches les plus pénibles (dont les gardes font partie).

Cette pénibilité du travail n’est actuellement compensé que si le praticien est victime d’une invalidité avérée à hauteur de 20%. Ce chiffre bien trop élevé selon les syndicats est en total désaccord avec la réalité du terrain. « Le seuil d’invalidité fixé à 20% est une aberration pour tous les médecins du travail : les invalides à 20% sont de fait déjà retirés du travail. Les conséquences de la pénibilité du travail de nuit surviennent de manière très différé, en général après la retraite ».

Si aucune réponse n’est apportée à ces revendications, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHAR-E) appellera les anesthésistes à refuser toutes les nuits de garde. Et ce jusqu’au 7 septembre 2010, synonyme de journée nationale contre la réforme des retraites.

Vous trouverez davantage d’informations dans l’article intitulé Pénibilité du travail de nuit : les anesthésistes sonnent le réveil paru sur le journal international de médecine.

août 23rd, 2010

Logo Girodmedical

Girodmedical va permettre le remboursement de matériel médical inscrit à la LPPR


Premier site e-commerce affilié à la Caisse Primaire D’assurance Maladie

Toujours en quête d’améliorations à proposer à ses clients, Girodmedical est officiellement devenue la première boutique en ligne affiliée en tant que fournisseur de produits inscrits à la LPPR (Liste des Produits et Prestations Remboursables).

En d’autres termes, une personne disposant d’une ordonnance pour un article inscrit sur la liste des produits remboursables par la sécurité sociale pourra désormais le commander en ligne et se faire rembourser, au même titre qu’une personne ayant acheté dans un magasin traditionnel.

Force est de constater que l’e-commerce prend de plus en plus de poids auprès de certaines grandes institutions. Cette première intégration d’un site internet au système de santé français souligne la légitimité récente accordée aux acteurs du web, elle nous rappelle le chemin parcouru et laisse entrevoir de belles opportunités.

Conscient de cette chance et du besoin légitime qu’a chacun quant au choix d’un dispositif médical, Girodmedical entend proposer au fur et à mesure davantage de produits inscrits sur la liste des produits et prestations à des prix conventionnés. Permettant ainsi un remboursement à hauteur de 100% par la sécurité sociale.


Une procédure adaptée aux particularités du modèle internet

Le fonctionnement est simple, vous repérez sur le site internet le matériel médical dont vous avez besoin et qui porte la mention « LPPR ». Vous l’ajoutez à votre panier et finaliser votre commande comme s’il s’agissait de n’importe quel autre produit. La page de confirmation vous rappelle toutefois qu’il est nécessaire de nous faire parvenir votre ordonnance par fax ou par mail pour recevoir une feuille de soins.

A réception de l’ordonnance, une feuille de soins dûment complétée vous est alors envoyée par courrier le jour-même. Ne reste alors qu’à la transmettre au siège de la caisse régionale à laquelle vous êtes rattaché(e). Le remboursement intervient lui selon le délai standard de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie.

Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à contacter le service clientèle par mail à l’adresse question@girodmedical.com ou par téléphone au 02.40.58.98.00, ou bien rendez-vous directement sur le site internet de Girodmedical : http://www.girodmedical.com

Pour davantage d’informations, je me permets de vous renvoyer vers l’article paru dans le Journal du net intitulé Girodmedical, 1er e-marchand de matériel médical remboursé

août 13th, 2010
Bruxelles nouvelle destination des étudiants en médecine

La Grand-Place de Bruxelles

Souvent pointé du doigt, le numerus clausus français bloque bon nombre d’étudiants notamment dans les filières kiné, médecine et pharma (Pour plus d’informations, lire : La Sarthe souhaite rapatrier les médecins généralistes formés en Roumanie). Malgré la pénurie annoncée dans plusieurs secteurs de santé, l’État tarde à réviser ses chiffres obligeant certains étudiants à se tourner vers d’autres solutions.

Au premier rang de ces terres d’accueil on retrouve la Belgique qui se voit aujourd’hui obligée de limiter à 30% le nombre d’étudiants non résidents belges dans les filières concernées : « Nous avons compté jusqu’à 60% d’étudiants français en kinésithérapie avant le décret qui a limité à 30% des inscrits les nombres de non résidents belges ».

Le coût nettement inférieur des études constitue également un argument de poids lorsque vient le moment de choisir son établissement scolaire. En effet les études de médecine en Belgique peuvent coûter jusqu’à 10 fois moins cher qu’en France (environ 800€ contre 8000€ en moyenne pour l’hexagone).

Pour les plus curieux, La Voix du Nord a publié une interview intéressante de 2 étudiantes françaises en kinésithérapie et médecine expatriées en Belgique.

juillet 26th, 2010

dossier medical personnelLe ministère de la santé a annoncé en fin de semaine dernière que le Dossier Médical Personnel, ou DMP, serait étendu à l’ensemble de la population française autour de décembre 2010.

Pour rappel, le DMP est un projet lancé par le ministère de la santé ayant pour but de fournir au professionnel toutes les informations médicales relatives à ses patients au travers d’un dossier médical informatisé régulièrement mis à jour. L’accès à ses informations sera bien évidemment sécurisé et soumis à l’accord préalable du patient conformément à la loi Kouchner de 2002 sur la propriété du dossier médical.

Expérimenté en 2006 durant plusieurs mois et sur près de 30 000 patients, le projet a donc convaincu tous les acteurs. Il devrait permettre une meilleure coordination des soins et d’importantes économies sur les dépenses de santé.

En parallèle, le ministère de la santé par le biais de Mme Roselyne Bachelot, a annoncé que la formation des infirmiers anesthésistes serait reconnue au niveau master fin 2010 également. Nous le voyons ces derniers temps, plusieurs formations dans le secteur médical sont en plein remaniement. Après la médecine et sa demande de réforme en faveur d’un enseignement davantage axé sur la pratique, les infirmiers anesthésistes ont donc obtenu gain de cause.

Pour plus d’informations, je me permets de vous renvoyer vers l’article d’I-med intitulé le DMP à noël.

juillet 6th, 2010

Après l’appel à une réforme des études de médecine dont nous vous parlions la semaine dernière, c’est au tour du corps infirmier de faire parler de lui en réclamant une accession simplifiée au statut d’enseignant.

Le problème diffère toutefois légèrement de celui évoqué la semaine dernière puisque c’est le manque d’enseignants qui est ici responsable de la pénurie d’infirmières constatée par l’association américaine des écoles d’infirmières. En effet, ce sont près de 44 000  étudiants qui n’ont pas pu suivre la formation en raison du manque d’enseignants dans la filière. Toujours selon cette association, le problème serait très semblable au Canada, en Europe et en Afrique.

réforme des études d'infirmier

Les raisons varient quelque peu selon les régions du monde.  Si ce sont les conditions de travail et les salaires qui pêchent au Kenya par exemple, le problème en Europe vient de l’expérience nécessaire pour exercer et du manque de pratique pour l’enseignant, qui voit son rôle cantonné à la simple théorie. Pour David Benton, Directeur du conseil international des infirmières, il s’agirait de permettre aux enseignants de conjuguer pratique et théorie pour leur redonner l’envie d’exercer. D’autres possibilités, comme de prodiguer ses cours à distance, permettrait de réduire considérablement les coûts.

Le vieillissement de la population et le besoin croissant d’infirmières et d’infirmiers devrait quoiqu’il arrive contraindre les autorités concernées à assouplir leurs prérequis quant à l’accession du statut d’enseignant.

L’interview complète de David Benton sur la réforme de l’enseignement infirmier est à retrouver sur espaceinfirmier.com

juillet 1st, 2010

réforme des études de médecineNous vous avions parlé de la demande de revalorisation des médecins généralistes concernant leur statut (leur statut de spécialiste, qui sera instauré au 1 er janvier 2011, leur permettra de facturer la consultation à 23€ au lieu de 22€). Problème découlant directement de ce manque de considération, nous avions également évoqué la pénurie de médecins à laquelle devait faire face bon nombre de régions.

Après obtention de la réforme sur leur statut, les généralistes souhaitent désormais attaquer le problème sous un autre angle et repenser les études de médecine. A l’heure actuelle, les étudiants en médecine générale ne commencent à pratiquer qu’à partir de la sixième année d’études. Résultat des courses, les carences sont nombreuses, notamment en matière d’urgence.

Très décousu, le programme théorique enseigné est lui aussi remis en cause : « On apprend l’anatomie et la physiologie du cœur en première année, on aborde l’étude clinique en troisième année, puis la pathologie en quatrième année, pour une mise en pratique en sixième année dans un stage hospitalier de cardiologie. » Il s’agirait de regrouper ces pratiques pour renforcer leur complémentarité.

Le souhait de permettre aux étudiants de pratiquer dès la seconde année fait écho au cri d’alerte poussé par la profession en début d’année. Car l’objectif principal de cette refonte, au delà de l’amélioration de la qualité de l’enseignement, c’est de faire en sorte que la médecine générale suscite davantage de vocations. La simple évocation des 6 années d’apprentissage purement théorique suffit à décourager bon nombre d’étudiants.

Actuellement, 11 spécialistes ont signé l’appel rédigé par le le médecin généraliste Philippe Presles, en faveur d’une réforme urgente des études de médecine.

Pour plus d’informations, je vous renvoie vers l’interview du Professeur Olivier Lyon-Caen, neurologue à la Pitié-Salpêtrière à Paris.