Nous vous avions parlé de la demande de revalorisation des médecins généralistes concernant leur statut (leur statut de spécialiste, qui sera instauré au 1 er janvier 2011, leur permettra de facturer la consultation à 23€ au lieu de 22€). Problème découlant directement de ce manque de considération, nous avions également évoqué la pénurie de médecins à laquelle devait faire face bon nombre de régions.
Après obtention de la réforme sur leur statut, les généralistes souhaitent désormais attaquer le problème sous un autre angle et repenser les études de médecine. A l’heure actuelle, les étudiants en médecine générale ne commencent à pratiquer qu’à partir de la sixième année d’études. Résultat des courses, les carences sont nombreuses, notamment en matière d’urgence.
Très décousu, le programme théorique enseigné est lui aussi remis en cause : « On apprend l’anatomie et la physiologie du cœur en première année, on aborde l’étude clinique en troisième année, puis la pathologie en quatrième année, pour une mise en pratique en sixième année dans un stage hospitalier de cardiologie. » Il s’agirait de regrouper ces pratiques pour renforcer leur complémentarité.
Le souhait de permettre aux étudiants de pratiquer dès la seconde année fait écho au cri d’alerte poussé par la profession en début d’année. Car l’objectif principal de cette refonte, au delà de l’amélioration de la qualité de l’enseignement, c’est de faire en sorte que la médecine générale suscite davantage de vocations. La simple évocation des 6 années d’apprentissage purement théorique suffit à décourager bon nombre d’étudiants.
Actuellement, 11 spécialistes ont signé l’appel rédigé par le le médecin généraliste Philippe Presles, en faveur d’une réforme urgente des études de médecine.
Pour plus d’informations, je vous renvoie vers l’interview du Professeur Olivier Lyon-Caen, neurologue à la Pitié-Salpêtrière à Paris.