Hier, infirmiers et infirmières se sont mobilisés comme je vous l’avais expliqué dans l’article « Grève infirmière le 4 et 12 mai : la mobilisation continue », pour une revalorisation salariale, la reconnaissance de la pénibilité de leur profession, la reconnaissance de leur niveau d’étude (master) ainsi qu’une revalorisation de la prime de week-end et de nuit. Une forte mobilisation a animé cette manifestation à Paris comme dans plusieurs villes de province.
A Paris, le ministère a reçu 12 infirmiers anesthésistes (2 représentants CGT, 2 SNIA, 2 SUD et 6 représentants non syndiqués issus des régions) afin de trouver un terrain d’entente, une réponse étant attendue depuis le 11 mars dernier. Un cycle de négociations est engagé suite à cette mobilisation du 4 mai et une première réunion de négociation avec Yann Bubien, directeur adjoint du cabinet de R. Bachelot, est prévue lundi 10 mai à 15h.
Je vous invite à consulter vous même le communiqué du Syndicat National des Infirmiers Anesthésistes et à visionner cette vidéo pour de plus amples informations sur le métiers d’infirmier anesthésiste (reportage diffusé mardi 4 mai sur France 3, édition nationale):
Le syndicat infirmier SNPI appelle les infirmières et infirmiers à s’opposer auprès des sénateurs de leur département au vote de l’article 30. En effet, suite aux mobilisations des 11 et 30 mars derniers, l’examen de ce projet de loi avait été reporté et le problème se pose donc de nouveau aujourd’hui.
Un appel à la mobilisation est donc lancé pour les revendications suivantes par les syndicats infirmiers (SNPI, SNTP, CFE-CGC) les 4 et 12 mai prochains:
Une véritable revalorisation salariale pour la profession infirmière (public et privé) sur une grille de type A
La reconnaissance des infirmières spécialisées en master, avec une revalorisation de 115 euros par semestres d’études (25 points à 4.60 en Fonction Publique)
La reconnaissance de la pénibilité de la profession infirmière : maintien de la catégorie active en fonction publique, avec la bonification d’un an tous les 10 ans, et son élargissement au secteur privé
Une revalorisation salariale rapide, alors que le ministère ne propose aucune hausse avant décembre 2010 (IDE) ou juillet 2012 (cadres, IADE, IBODE, puéricultrices)
Le doublement de la prime de week-end et une revalorisation conséquente de la prime de nuit
Mobilisation restreinte des infirmières et infirmiers
Opposés aux mesures respectives de leur profession, les médecins généralistes et le corps infirmier ont manifesté jeudi 11 mars dernier.
Le mouvement infirmier aura vu 1500 personnes manifester dans les rues pour finalement se réunir face au ministère de la santé. Ce chiffre relativement faible s’explique selon les syndicats par un fort taux d’assignation dans les services, ce qui a empêché aux principaux concernés de se mobiliser en masse.
2 délégations ont été reçues tout à tour par les membres du cabinet ministériel. Toutefois les autorités considérant que la revalorisation entamée coûte déjà beaucoup, elles se sont contentés d’écouter sans avancer d’actions concrètes à mettre en place.
Médecin généraliste : une profession en crise
Du côté des généralistes, si le mouvement a pu paraître restreint (on estime qu’environ 18% des cabinets étaient fermés pour la journée du 11 mars), il s’agit tout de même de la plus forte mobilisation depuis 15 ans. Ce résultat satisfaisant démontre bel et bien les difficultés ainsi que le manque de considération auxquels doivent faire face les médecins généralistes. Profession peu attrayante qui bien que reconnue comme une spécialité, ne bénéficie pas des mêmes avantages que les autres.
Source : Médiapart
Le nombre d’heures, et plus particulièrement celles allouées aux tâches administratives, est également mis en cause par les syndicats qui déplorent que le temps de travail ne puisse être davantage consacré aux patients. A l’heure actuelle, la moyenne hebdomadaire d’heures travaillées pour un médecin généraliste est de 58h, dont 36% consacrées aux tâches administratives. Ces chiffres expliquent en partie pourquoi la jeune génération de médecins a tendance à délaisser les cabinets pour privilégier la pratique en hôpital au titre de salarié, moins chargée au niveau du temps de travail. On estime qu’en 2025, le nombre de médecins généralistes aura diminué de moitié (25 000 en 2025 contre 50 000 aujourd’hui).
Répartition du temps de travail des médecins généralistes (Site MG France)
Pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet, je me permets de vous orienter vers un article du monde qui regroupe plusieurs témoignages de médecins généralistes. On y cerne assez bien les difficultés évoquées plus haut, ainsi que leurs craintes sur l’avenir de la profession.
Les syndicats réclament principalement une véritable revalorisation sur une grille A type pour la profession infirmière ainsi qu’un maintien de la reconnaissance de la pénibilité (catégorie active et bonification tous les 10 ans).
Près de 3 ans après la création contestée et contestable d’un ordre infirmier (dont nous parlions dans cet article précédent) dont l’utilité ne saute pas vraiment aux yeux, le gouvernement s’est finalement décidé à « revaloriser » le métier d’infirmier, suite aux réclamations des différents syndicats.
Le choix est donné aux infirmières et infirmiers de France entre 2 possibilités :
La première (catégorie A) consiste en une augmentation de salaire d’environ 23€ mensuels (augmentation progressive grimpant à 90€ au bout de 5 ans) à la condition de travailler jusqu’à l’âge de 60 ans.
La deuxième (catégorie B) consent une augmentation de 4€ mensuels pour une retraite qui resterait alors à 55 ans.
Pour les principaux concernés dont on sait le métier éreintant, la pilule est difficile à avaler.
Quand on sait que d’ici à 2015 la moitié de la profession partira à la retraite, on comprend que la proposition s’adresse davantage aux jeunes diplômé(e)s qu’à celles et ceux qui ont déjà beaucoup donné et pour qui il est difficilement concevable de doubler du jour au lendemain le laps de temps qui les sépare de la retraite. Mais en quoi alors ces propositions incitent-elles les jeunes à se lancer dans une profession réputée difficile ?
Les syndicats sont d’ores et déjà en train d’étudier ce projet avant d’être prochainement reçus par le ministère de la santé pour en discuter. Nous vous tiendrons évidemment informé(e)s de l’évolution de la réforme.
- En 2009, l’année avait mal commencé pour les infirmiers. Plusieurs décès dus, notamment, à des erreurs de dosages ont été à déplorer. Nous avons également connu de nombreuses suppressions d’emplois et autres restructurations.
- Néanmoins, le secteur santé reste en progression, et les salaires ont augmenté de 0,8%.
- Le 14 janvier, Dominique Le Bœuf est devenu président du contesté Ordre national des infirmiers, dont le montant même a alimenté les polémiques. L’ordre a prévenu les récalcitrants qu’ils s’exposeraient à des sanctions pénales pour exercice illégal de la profession. Un contre ordre a vu le jour.
- En amont, le programme des écoles d’infirmières a changé. La réforme a deux objectifs :
faire entrer la formation dans le système LMD
remettre en adéquation la formation et le travail sur le terrain
- Ensuite, nous avons vu l’adoption de la loi HPST. Cette loi poursuit la centralisation du système de soin sous l’égide de l’Etat, et la déconcentration en région. les Agences régionales de santé (ARS) succèdent aux ARH (Agences régionales de l’hospitalisation), leurs directeurs sont nommés par le Gouvernement, eux-mêmes nomment les directeurs d’hôpitaux et peuvent contractualiser avec les acteurs régionaux.
- Une check list des blocs opératoires doit maintenant être respectée par les hôpitaux pour obtenir la certification de santé.
- Enfin, la grippe A a mouvementé le fin de l’année pour les infirmiers, réquisitionnés pour beaucoup dans les centres de vaccination.
La campagne de vaccination filant désormais bon train, le besoin en terme de personnel est grandissant. Et à défaut de pouvoir solliciter les infirmiers, le ministère de la santé entend obliger les élèves infirmiers en troisième année à prêter main forte.
En effet à partir d’aujourd’hui, les centres de vaccination seront ouverts 6 jours sur 7 de 8h à 22h en continu, ainsi que le dimanche de 9h à 13h.
Ces réquisitions forcées qui empiètent sur le temps d’apprentissage ne sont évidemment pas du goût des principaux concernés, surtout en cette période de fêtes.
Une manifestation a d’ores et déjà été organisée aujourd’hui juste en face du ministère de la santé.
C’est sur le site Romandie.com qu’on l’apprend. Un infirmier libéral de Bordeaux a indiqué mardi avoir refusé sa réquisition dans le cadre de la vaccination contre la grippe H1N1, pour ne pas être contraint « d’abandonner ses patients ».
S’il est président d’Infidom, une association d’infirmiers libéraux à Bordeaux, il précise que sa décision n’engage que lui.
« La réquisition ne peut contraindre une infirmière libérale à abandonner ses patients sans assurer la continuité de ses soins. Notre code de déontologie nous l’interdit, vous ne pouvez donc nous y contraindre », écrit-il dans cette lettre au préfet, Dominique Schmitt.
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