Première année difficile pour l’Ordre qui vient d’annoncer un déficit de plus de 380 000 € pour sa première année d’exercice. Imputable aux nombreux mouvements anti-ordre (pour plus d’informations, consultez l’article Ordre national des infirmiers : Mobilisation) selon la présidente de l’ordre, Dominique Le Boeuf, ce résultat est dû au nombre très faible de professionnels ayant souscrit : « Quand ont dit aux infirmières de ne pas cotiser, quand le directeur d’hôpital est d’accord avec ça et la ministre aussi, pourquoi voulez-vous qu’elles cotisent ? ».
En effet sur 500 000 infirmières et infirmiers répertoriés sur le territoire, seuls 70 000 environ ont adhéré et cotisé à l’Ordre à hauteur de 75 € (4000 dossiers sont actuellement en attente de validation).Ce sont donc 4.6 millions d’euros qui ont été récoltés en lieu et place des 38 millions espérés.
La ministre de la santé Mme Bachelot avait demandé en juin dernier l’abaissement du montant de la cotisation à une somme symbolique de l’ordre de 10 à 20 €. Faute de quoi elle n’autoriserait pas la publication du code de déontologie de la profession d’infirmier et soutiendrait le projet du député Yves Bur ayant pour but d’annuler l’obligation de souscription. Le code de déontologie, toujours à l’étude par le ministère, a pour sa part été publié sur le site internet de l’Ordre.
Après une réforme des retraites de la profession d’infirmier difficile à digérer, l’Ordre est devenu la cible de nombreuses attaques. Les résultats de ce premier exercice ne devraient malheureusement pas l’aider à assoir sa légitimité.
Le ministère de la santé a annoncé en fin de semaine dernière que le Dossier Médical Personnel, ou DMP, serait étendu à l’ensemble de la population française autour de décembre 2010.
Pour rappel, le DMP est un projet lancé par le ministère de la santé ayant pour but de fournir au professionnel toutes les informations médicales relatives à ses patients au travers d’un dossier médical informatisé régulièrement mis à jour. L’accès à ses informations sera bien évidemment sécurisé et soumis à l’accord préalable du patient conformément à la loi Kouchner de 2002 sur la propriété du dossier médical.
Expérimenté en 2006 durant plusieurs mois et sur près de 30 000 patients, le projet a donc convaincu tous les acteurs. Il devrait permettre une meilleure coordination des soins et d’importantes économies sur les dépenses de santé.
En parallèle, le ministère de la santé par le biais de Mme Roselyne Bachelot, a annoncé que la formation des infirmiers anesthésistes serait reconnue au niveau master fin 2010 également. Nous le voyons ces derniers temps, plusieurs formations dans le secteur médical sont en plein remaniement. Après la médecine et sa demande de réforme en faveur d’un enseignement davantage axé sur la pratique, les infirmiers anesthésistes ont donc obtenu gain de cause.
Pour plus d’informations, je me permets de vous renvoyer vers l’article d’I-med intitulé le DMP à noël.
Après l’appel à une réforme des études de médecine dont nous vous parlions la semaine dernière, c’est au tour du corps infirmier de faire parler de lui en réclamant une accession simplifiée au statut d’enseignant.
Le problème diffère toutefois légèrement de celui évoqué la semaine dernière puisque c’est le manque d’enseignants qui est ici responsable de la pénurie d’infirmières constatée par l’association américaine des écoles d’infirmières. En effet, ce sont près de 44 000 étudiants qui n’ont pas pu suivre la formation en raison du manque d’enseignants dans la filière. Toujours selon cette association, le problème serait très semblable au Canada, en Europe et en Afrique.
Les raisons varient quelque peu selon les régions du monde. Si ce sont les conditions de travail et les salaires qui pêchent au Kenya par exemple, le problème en Europe vient de l’expérience nécessaire pour exercer et du manque de pratique pour l’enseignant, qui voit son rôle cantonné à la simple théorie. Pour David Benton, Directeur du conseil international des infirmières, il s’agirait de permettre aux enseignants de conjuguer pratique et théorie pour leur redonner l’envie d’exercer. D’autres possibilités, comme de prodiguer ses cours à distance, permettrait de réduire considérablement les coûts.
Le vieillissement de la population et le besoin croissant d’infirmières et d’infirmiers devrait quoiqu’il arrive contraindre les autorités concernées à assouplir leurs prérequis quant à l’accession du statut d’enseignant.
Suite à la mobilisation du 27 mai dernier concernant – entre autres – la réforme des retraites, les sénateurs examinent depuis hier un projet de loi incluant un régime des retraites des infirmiers du secteur publicleur proposant un salaire plus élevé contre une retraite plus tardive. Nous avions déjà parlé de cette revalorisation de la profession d’infirmier, à présent nous savons qu’elle sera appliquée à partir du mois d’août au plus tôt et que les infirmiers auront 6 mois pour choisir.
Insatisfait des propos de la ministre de la santé Roselyne Bachelot et des négociations jusqu’alors établies avec Yann Bubien et suite à la grève des infirmiers anesthésistes du 18 mai dernier, le secteur de la santé (IADE, SNPI et Syndicat National des Practiciens hospitaliers anesthésistes réanimateurs) poursuit sa mobilisation à l’occasion de la grève prévue demain concernant la réforme des retraites, l’emploi et le pouvoir d’achat. Seront de la mobilisation également le secteur des transports (RATP, SNCF, transports locaux, …), France Télécom, France Télévision, les enseignants, la Poste et la fonction publique, appelés à la grève principalement par la CGT, la CFDT, la CFTC et SUD.
A l’occasion de ce mouvement du 27 mai, les anesthésistes attendant toujours de vraies négociations sur la pénibilité, la retraite et la fin de carrière de leur profession, manifesteront contre la paupérisation et la précarisation des patients et pour l’amélioration des moyens qui leur sont offerts.
Les IADE s’annoncent quant à eux en tête de manifestation au nom de toute la profession infirmière et réclament les mêmes avancées que le SNPI, à savoir reconnaissance du master et de la pénibilité et revalorisation salariale (voir l’article « Grève infirmière le 4 et 12 mai : la mobilisation continue » pour plus de détail).
Suite à la mobilisation infirmière du 4 mai, Yann Bubien, directeur adjoint du cabinet de R. Bachelot, a reçu l’ensemble des organisations syndicales (SNIA, CGT, SUD, FO, CFDT, CFE-CGC, UNSA, CFTC) et le collectif IADE, pour une mise au point. Cette table ronde avait pour but de trouver un accord entre le ministère et les 4 principales revendications infirmières: l’exclusivité de compétences, la reconnaissance master, la revalorisation salariale et la reconnaissance de la pénibilité (catégorie active et bonification de la loi Fillon de 2003).
En ce qui concerne la reconnaissance du master, un accord a été trouvé et la mise en place d’un référentiel de formation est prévue avec l’aide des représentants de l’enseignement le 5 juillet et le 21 septembre 2010. Les bénéfices de cet accord seront appliqués dès la promotion qui entrera en formation de master en 2011.
La revalorisation salariale pourra ainsi être appliquée (avec effet en juillet 2012), suite à la reconnaissance du master, au niveau des grilles de master de la fonction publique.
Au niveau de l’indemnitaire, Yann Bubien a précisé que les IADE seront éligibles à la Prime de Fonction et de Résultats PFR, selon des modalités à définir avec les partenaires sociaux.
En revanche, l’article 30 ne sera pas retiré: la reconnaissance de la pénibilité demeure ainsi remise en cause.
Yann Bubien transmettra par écrit ses engagements avant jeudi 13 mai. En attendant, pour davantage de détails au sujet de ce 10 mai, vous pouvez consulter le rapport complet publié par le SNPI.
Hier, infirmiers et infirmières se sont mobilisés comme je vous l’avais expliqué dans l’article « Grève infirmière le 4 et 12 mai : la mobilisation continue », pour une revalorisation salariale, la reconnaissance de la pénibilité de leur profession, la reconnaissance de leur niveau d’étude (master) ainsi qu’une revalorisation de la prime de week-end et de nuit. Une forte mobilisation a animé cette manifestation à Paris comme dans plusieurs villes de province.
A Paris, le ministère a reçu 12 infirmiers anesthésistes (2 représentants CGT, 2 SNIA, 2 SUD et 6 représentants non syndiqués issus des régions) afin de trouver un terrain d’entente, une réponse étant attendue depuis le 11 mars dernier. Un cycle de négociations est engagé suite à cette mobilisation du 4 mai et une première réunion de négociation avec Yann Bubien, directeur adjoint du cabinet de R. Bachelot, est prévue lundi 10 mai à 15h.
Je vous invite à consulter vous même le communiqué du Syndicat National des Infirmiers Anesthésistes et à visionner cette vidéo pour de plus amples informations sur le métiers d’infirmier anesthésiste (reportage diffusé mardi 4 mai sur France 3, édition nationale):
Le syndicat infirmier SNPI appelle les infirmières et infirmiers à s’opposer auprès des sénateurs de leur département au vote de l’article 30. En effet, suite aux mobilisations des 11 et 30 mars derniers, l’examen de ce projet de loi avait été reporté et le problème se pose donc de nouveau aujourd’hui.
Un appel à la mobilisation est donc lancé pour les revendications suivantes par les syndicats infirmiers (SNPI, SNTP, CFE-CGC) les 4 et 12 mai prochains:
Une véritable revalorisation salariale pour la profession infirmière (public et privé) sur une grille de type A
La reconnaissance des infirmières spécialisées en master, avec une revalorisation de 115 euros par semestres d’études (25 points à 4.60 en Fonction Publique)
La reconnaissance de la pénibilité de la profession infirmière : maintien de la catégorie active en fonction publique, avec la bonification d’un an tous les 10 ans, et son élargissement au secteur privé
Une revalorisation salariale rapide, alors que le ministère ne propose aucune hausse avant décembre 2010 (IDE) ou juillet 2012 (cadres, IADE, IBODE, puéricultrices)
Le doublement de la prime de week-end et une revalorisation conséquente de la prime de nuit
Revenons un peu sur cette réforme qui a fait couler beaucoup d’encre, et usé quelques claviers, depuis qu’elle a été proposé début février. Pour résumer, celle-ci laisse aux infirmières et infirmiers exerçant dans un hôpital public le choix entre une revalorisation salariale d’environ 2000€ nets par an qui s’accompagne d’un départ à la retraite repoussé à l’âge de 60 ans, et un maintient des conditions salariales actuelles pour un départ en retraite possible à 55 ans.
Toujours est-il que cette réforme a été validée le 8 avril dernier par l’Assemblé nationale, laissant aux principaux concernés 6 mois à partir de juin pour choisir entre les 2 solutions qui s’offrent à eux. Un « passage en force » pour Pour Gérard Bapt (PS), « puisqu’un seul syndicat, le syndicat national des cadres hospitaliers, qui représente moins de 1% des personnels, a signé l’intégralité du protocole! ».
Un sondage a été réalisé du 6 au 7 avril un sondage téléphonique auprès de 318 infirmières hospitalières de moins de 50 ans. Les résultats, disponibles sur le site de l’institut BVA, montrent notamment que 57% de celles ayant exprimé un choix sont favorables à cette nouvelle réforme. Un chiffre qui diminue à mesure que l’âge des infirmières questionnées augmente.
Mobilisation restreinte des infirmières et infirmiers
Opposés aux mesures respectives de leur profession, les médecins généralistes et le corps infirmier ont manifesté jeudi 11 mars dernier.
Le mouvement infirmier aura vu 1500 personnes manifester dans les rues pour finalement se réunir face au ministère de la santé. Ce chiffre relativement faible s’explique selon les syndicats par un fort taux d’assignation dans les services, ce qui a empêché aux principaux concernés de se mobiliser en masse.
2 délégations ont été reçues tout à tour par les membres du cabinet ministériel. Toutefois les autorités considérant que la revalorisation entamée coûte déjà beaucoup, elles se sont contentés d’écouter sans avancer d’actions concrètes à mettre en place.
Médecin généraliste : une profession en crise
Du côté des généralistes, si le mouvement a pu paraître restreint (on estime qu’environ 18% des cabinets étaient fermés pour la journée du 11 mars), il s’agit tout de même de la plus forte mobilisation depuis 15 ans. Ce résultat satisfaisant démontre bel et bien les difficultés ainsi que le manque de considération auxquels doivent faire face les médecins généralistes. Profession peu attrayante qui bien que reconnue comme une spécialité, ne bénéficie pas des mêmes avantages que les autres.
Source : Médiapart
Le nombre d’heures, et plus particulièrement celles allouées aux tâches administratives, est également mis en cause par les syndicats qui déplorent que le temps de travail ne puisse être davantage consacré aux patients. A l’heure actuelle, la moyenne hebdomadaire d’heures travaillées pour un médecin généraliste est de 58h, dont 36% consacrées aux tâches administratives. Ces chiffres expliquent en partie pourquoi la jeune génération de médecins a tendance à délaisser les cabinets pour privilégier la pratique en hôpital au titre de salarié, moins chargée au niveau du temps de travail. On estime qu’en 2025, le nombre de médecins généralistes aura diminué de moitié (25 000 en 2025 contre 50 000 aujourd’hui).
Répartition du temps de travail des médecins généralistes (Site MG France)
Pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet, je me permets de vous orienter vers un article du monde qui regroupe plusieurs témoignages de médecins généralistes. On y cerne assez bien les difficultés évoquées plus haut, ainsi que leurs craintes sur l’avenir de la profession.
Nombreux sont les généralistes qui tentent de faire passer la consultation à 23€ au forcing auprès de la Caisse primaire d'assurance maladie où ils sont affiliés. Souvenez-vous, un peu plus tôt dans l'année, les 2 principaux syndicats que sont MG France et la CSMF avaient appelé les praticiens à appliquer le nouveau tarif. Tarif qui avait fait l […]
Un récent sondage a montré que 65% des généralistes constataient une croissance de la maladie chez leurs patients, notamment dû au vieillissement de la population. Ils viennent principalement pour évoquer les effets secondaires liés à la maladie. Souvent désemparés par le discours très technique auquel ils peuvent être confrontés en milieu hospitalier, ils v […]
Première année difficile pour l'Ordre qui vient d'annoncer un déficit de plus de 380 000 € pour sa première année d'exercice. Imputable aux nombreux mouvements anti-ordre (pour plus d'informations, consultez l'article Ordre national des infirmiers : Mobilisation) selon la présidente de l'ordre, Dominique Le Boeuf […]
L'âge moyen auquel le médecin généraliste s'installe en cabinet ne cesse de reculer. Ce phénomène, déjà évoqué en début d'année suite au mouvement de grève du 11 mars, est intimement lié aux conditions de travail et de rémunération des principaux concernés. […]
On sait le travail de nuit pénible, nombreuses sont les études ayant démontré ses méfaits sur le santé. Mais si le risque pour le praticien est grandissant à mesure que le nombre de gardes augmente, il l'est également pour le patient. […]